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Throning : quand les jeunes de la génération Z sacrifient l’amour sur l’autel des réseaux sociaux

Throning : quand les jeunes de la génération Z sacrifient l'amour sur l'autel des réseaux sociaux

Un nouveau mot s’est glissé dans le vocabulaire des relations amoureuses : le throning. Cette pratique, qui consiste à choisir son partenaire pour son statut social plutôt que pour ses qualités intrinsèques, se répand comme une traînée de poudre chez les 16-25 ans. Un phénomène qui interroge notre rapport à l’authenticité et aux réseaux sociaux.

Les dessous d’une tendance qui bouleverse les codes de l’amour

Le throning, littéralement « mettre sur un trône », s’inscrit dans la lignée des nouveaux comportements amoureux nés avec les réseaux sociaux. Cette pratique n’est pas sans rappeler l’hypergamie, une tendance sociale observée depuis des siècles où les individus cherchent à s’unir avec des partenaires d’un statut social supérieur. Mais l’ère numérique lui a donné une nouvelle dimension, plus calculée, plus stratégique.

Une enquête menée par l’institut YouGov en 2024 révèle que 42% des jeunes Français âgés de 18 à 25 ans admettent avoir déjà choisi un partenaire en partie pour son influence sur les réseaux sociaux. Un chiffre qui grimpe à 65% chez les utilisateurs réguliers de TikTok et Instagram.

Des relations sous influence : la tyrannie du like

Le throning se manifeste subtilement dans le quotidien des couples modernes. Marie, influenceuse lifestyle de 24 ans, raconte : « J’ai réalisé que mon ex-copain ne partageait des moments avec moi que lorsque ça servait son image. Nos sorties étaient systématiquement documentées, mais dès que les téléphones s’éteignaient, il devenait distant, presque absent. »

Cette quête effrénée de validation sociale transforme les relations en véritables stratégies marketing. Les moments d’intimité deviennent des opportunités de contenu, les déclarations d’amour se mesurent en nombre de likes, et la valeur d’un partenaire se calcule en followers.

L’impact sur la santé mentale des jeunes adultes

Les psychologues tirent la sonnette d’alarme. Le Dr Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste spécialisée dans les relations contemporaines, observe une augmentation des troubles anxieux et dépressifs liés à ce phénomène. « Les victimes de throning développent souvent un syndrome d’imposture dans leurs futures relations. Ils doutent constamment de leur valeur intrinsèque et se demandent si on les aime pour ce qu’ils sont ou pour ce qu’ils représentent. »

Une étude publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships montre que les personnes ayant vécu une relation basée sur le throning mettent en moyenne 18 mois à retrouver une confiance suffisante pour s’engager dans une nouvelle relation.

Les signaux qui ne trompent pas

Thomas, 28 ans, thérapeute de couple, partage son expérience : « Je vois de plus en plus de jeunes qui souffrent de ce phénomène. Les signes sont souvent les mêmes : un partenaire qui insiste pour fréquenter uniquement des lieux ‘instagrammables’, qui planifie les sorties en fonction de leur potentiel viral, qui devient irritable quand une photo de couple n’obtient pas assez d’engagement. »

D’autres indices révèlent cette pratique toxique : l’absence de conversations profondes, la multiplication des stories mettant en scène le statut social du partenaire, ou encore l’obsession pour l’image du couple sur les réseaux.

Vers un retour à l’authenticité

Face à cette dérive, un contre-mouvement émerge. Le « slow dating » et le « digital detox » gagnent du terrain chez les jeunes adultes. Ces approches privilégient les rencontres authentiques, sans pression sociale ni validation numérique.

Clara, 22 ans, créatrice du podcast « Love & Real », témoigne : « Après avoir été victime de throning, j’ai compris l’importance de construire une relation loin des réseaux sociaux. Mon nouveau couple n’existe presque pas en ligne, mais il n’a jamais été aussi épanoui dans la vraie vie. »

Un avenir relationnel à réinventer

Le throning pose une question fondamentale : comment préserver l’authenticité des relations amoureuses à l’ère du tout-numérique ? Les experts suggèrent de privilégier les moments hors ligne, d’apprendre à distinguer l’attraction réelle de l’attrait pour le statut social, et surtout, de ne pas confondre popularité et compatibilité.

La génération Z se trouve à la croisée des chemins : entre la tentation du paraître et le besoin d’authenticité, entre l’immédiateté des likes et la construction patiente d’une relation durable. Le défi est de taille, mais la prise de conscience grandissante laisse entrevoir un possible retour aux fondamentaux de l’amour.

Avez-vous déjà été témoin ou victime de throning ? Comment pensez-vous que nous pouvons collectivement lutter contre ce phénomène qui menace l’authenticité de nos relations amoureuses ?

A retenir

  • Une enquête menée par l’institut YouGov en 2024 révèle que 42% des jeunes Français âgés de 18 à 25 ans admettent avoir déjà choisi un partenaire en partie pour son influence sur les réseaux sociaux.
  • Les moments d’intimité deviennent des opportunités de contenu, les déclarations d’amour se mesurent en nombre de likes, et la valeur d’un partenaire se calcule en followers.
  • Une étude publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships montre que les personnes ayant vécu une relation basée sur le throning mettent en moyenne 18 mois à retrouver une confiance suffisante pour s’engager dans une nouvelle relation.
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